Non ce n’est pas un gag ou une plaisanterie plus ou moins réussie comme pourraient le croire les personnes qui viennent de remettre en marche leur chauffage en cette mi-mai glaciale... La terre se situe bien dans une irréversible période de réchauffement climatique. Schémas, photos et explications scientifiques à l’appui, c’est ce qu’est venu démontrer le mardi 14 mai à l’Université du temps libre de Saint-Renan, Alain Mazaud, chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.

Il y a 20 000 ans (c’était avant hier à l’échelle de la Création), la mer était plus basse de 130 mètres, on allait à pied... en Angleterre et il faisait très froid. Avec même de la glace du côté de Fontainebleau par exemple ! Et depuis ? On se trouve surtout depuis 10 000 ans dans un "été astronomique" comme évoquent nos chercheurs.
Des illuminés ? Que non pas...
Toutes ces affirmations sont étayées par de nombreux travaux et notamment par des "carottages", en particulier au fond de l’océan, des carottages qui nous racontent notre passé avec des périodes de glaciations et aussi des ères de réchauffement. Ainsi peut-on remonter jusqu’à 800 000 ans en arrière et ces percées dans le sol (ou la glace) sont descendues jusque 3400 mètres sous l’Antarctique.
Le fait est inéluctable et il s’est accéléré lors des dernières années.
Les causes de cet état de fait sont parfaitement ciblées : l’explosion depuis un demi-siècle, par exemple, de la concentration de gaz carbonique avec la consommation de charbon, de gaz, de pétrole, la révolution industrielle, l’augmentation de la population et même... l’effet des autres planètes. Mais oui et croyez-nous sur paroles : Alain Mazaud nous l’a démontré.
L’évidence s’impose :« "Il y a, il y aura un réchauffement. Inéluctable. Mais il vaudrait mieux qu’il soit le plus modéré possible." »

Au moins un degré de plus en cent ans

Qu’on ne s’alarme tout de même pas trop vite : la Bretagne ne va pas devenir le Sahel. Mais un organisme aussi sérieux que le GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat pour ceux qui ne le... sauraient pas !) prévoit une hausse de température entre 1,1 et 6,4 degrés au XXIème siècle. Même si le pire n’est jamais sûr. Ce réchauffement se matérialisera surtout dans l’hémisphère nord. La banquise, photos à l’appui, n’a jamais autant fondue que l’an passé. Il faut s’attendre à une hausse du niveau de la mer de 70 centimètres d’ici la fin du siècle.
Avec, pour la seule Bretagne des conséquences sur l’agriculture, davantage de tempêtes, etc.
"Et si le Groëland fondait, totalement, ce sera 6 mètres de haut" » Adieu, alors Sein et d’autres terres à fleur d’eau ! Précision sympathique : "L’Antarctique ne fondera jamais. Sinon, ce serait plus de 60 mètres
Plusieurs scenarii, de nombreuses simulations démontrent le côté inéluctable de cette évolution. Reste tout de même à tout faire pour que ce changement climatique soit acceptable. Une fois la sonnette d’alarme tirée, il est indispensable d’engager des défis aussi bien technologiques que politiques.
Le passé ne ment pas ; le présent nous saute aux yeux ; reste à préparer et à préserver l’avenir. Pour nous et nos enfants.
Et cette relative maîtrise du réchauffement climatique constitue un sacré challenge à tenter. Et à gagner... “"Tout n’est pas perdu",«  »” conclura Alain Mazaud !

Michel LE NÉEL


Et l’effet de serre ?

Processus naturel de l’influence de l’atmosphère sur les différents flux thermiques, l’effet de serre est notamment du à la concentration de dioxyde de carbone. Quelques chiffres pour mieux situer l’ampleur du problème. Aux USA, on arrive à une consommation de 20 tonnes de CO2 par an et par habitant, en France à 6 tonnes et en Chine à 2,6 tonnes... il y a quelques années. Maintenant avec un chiffre supérieur à 7 tonnes, la Chine a doublé la France. "Ainsi sur la terre, la moyenne est de l’ordre de 4,4 tonnes. Pour que la situation reste stable, il faudrait arriver à 1,5 tonnes."“
Nous en sommes loin, très loin...


Photo 1 : Le "Marion-Dufresne", 2eme du nom, est un navire à multiples fonctions qui assure notamment le ravitaillement des bases françaises en terre australe mais qui possède aussi un carottier pour effectuer des prélèvements au fond des océans. Depuis quelques jours, il est arrivé à Ifremer-Plouzané.

Photo 2 : Saisissant. Deux photos du Kilimandjaro (volcan de Tanzanie qui culmine à près de 4000 mètres) prises l’une en 1993 et l’autre en 2000. Ce volcan y a perdu 82% de sa surface glaciaire en sept ans. Selon certaines études, le glacier aura totalement disparu en 2020. Un nouveau cycle de sept ans.

Portfolio

IMG/jpg/le_r_v_marion_dufresne_assoc.jpg
IMG/jpg/le_r_v_marion_dufresne_assoc-2.jpg
IMG/jpg/300px-Kilimanjaro_glacier_retreat.jpg