N’y aurait-il de liberté que dans une république ? Cicéron faisait de la res publica, la chose publique, la res populi, la chose du peuple. Le principe de toute république, nous dit notre Constitution, est le « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » mais quand un peuple est-il réellement libre de se gouverner ?
En élisant des représentants ne risque-t-il pas d’être dépossédé du pouvoir ? Comment l’éviter ? Par une démocratie directe ? Mais celle-ci peut livrer le peuple au pouvoir de l’opinion et des démagogues, autre façon de le déposséder de sa liberté.
La solution est-elle alors dans l’éducation, condition première d’une véritable citoyenneté ? Mais l’ambition des Lumières de libérer l’individu par l’instruction ne s’est-elle pas perdue ?
Le citoyen est aussi un individu et, si le citoyen veut l’intérêt général, l’individu cherche son intérêt privé. Or, le combat n’est-il pas inégal en sorte qu’au nom des droits de l’individu on en oublie les devoirs du citoyen ? S’opposent ainsi deux conceptions de la liberté : l’une républicaine, l’autre libérale.
Au nom de l’intérêt général, on a parfois sacrifié la liberté individuelle mais l’oubli de l’intérêt général peut conduire à faire perdre au peuple sa liberté. L’individu peut-il être libre quand le peuple ne l’est pas ?
On se demandera donc s’il est possible, et à quelles conditions, d’être libre comme homme et comme citoyen.