Il arrive fréquemment que l’on entende dire qu’en Bretagne il existerait un matriarcat, que la femme bretonne jouirait de prérogatives particulières et même d’un certain pouvoir que ne connaîtraient pas les autres femmes françaises.

Si cela pouvait être démontré, on comprendrait mieux que le féminisme ne se soit pas développé dans l’ensemble de la Bretagne, hormis dans les grandes villes.
La conférencière qui a publié en 2007 l’essai « Pour en finir avec le matriarcat breton. Essai sur la condition féminine », Skol Vreiz, 2007, y expose le résultat de ses recherches sur la condition des femmes bretonnes. Remontant dans les temps anciens, au Moyen Age, à la période révolutionnaire, puis au 19° et 20°siècles, elle dévoile l’état des lois et coutumes qui s’attachent à la condition des femmes.

Si la femme bretonne a pu jouir de certaines prérogatives dans les temps anciens, il semble que les temps modernes aient aligné son sort sur celui des autres femmes françaises. En Bretagne comme ailleurs, le patriarcat est à l’œuvre et met à mal l’idée d’un matriarcat breton.

L’idée d’un matriarcat breton est née dans l’esprit d’écrivains bretons qui ont souhaité réhabiliter l’image de la femme bretonne, si décriée par les écrivains-voyageurs parisiens de la fin du 19° siècle et du début du 20°.

Il reste qu’on peut s’interroger sur la fragilité du mouvement féministe en Bretagne dans les années 1970-80, alors qu’il était particulièrement vivant dans d’autres régions.