Les bagnards du canal de Nantes à Brest par Jean Kergrist, comédien, metteur en scène et écrivain

La tranchée de Glomel (22), saignée de 23 mètres de profondeur sur 3,2 km de long, permettant aux bassins versants de l’Aulne et du Blavet de communiquer par le canal de Nantes à Brest, a été percée par les déserteurs de l’armée royale sous la Restauration. Le projet remonte à Vauban, la décision et le tracé à Napoléon.

Ce travail titanesque, destiné initialement à désenclaver la rade de Brest en cas de blocus anglais, a été réalisé de 1823 à 1832. Près de 4000 bagnards vont passer par ce chantier, vivant dans des baraquements provisoires construits en plein champ. Une cinquantaine de gendarmes les surveillent, une trentaine d’administratifs les encadrent.

L’époque est fertile en rebondissements politiques. Tous ont leur répercussion dans ce quadrilatère de bois et de terre. Ministres, préfets, maires, directeurs, ingénieurs, comptables... vont échanger des milliers de lettres. Les "Trois Glorieuses" de 1830 vont provoquer la plus grande évasion du siècle : 250 bagnards vont marcher sur Pontivy.

Jean Kergrist a compulsé, aux archives, tous ces documents dont il a tiré deux ouvrages. Il se propose d’ en projeter sur écran les plus significatifs, car cette conférence est aussi conçue comme une introduction à la recherche et à la lecture des documents d’archives.