Utiliser la biologie en tant qu’arme de destruction massive reste une question, le problème étant de savoir si cette question est d’actualité. En effet il n’y a pas d’exemple que l’humanité n’ait pas essayé une arme nouvelle.

La notion de bactéries, de microbes est relativement récente elle ne date que de la fin du XIXe siècle avec Louis Pasteur, celle de virus se situe dans les années 1930. La littérature s’est bien appropriée cette question et l’on peut lire nombre d’ouvrages bien documentés et, surtout, proposant un certain nombre d’innovations qui ne sont pas sans intérêt, certains n’étant pas que de la science fiction.

En revanche, et en remontant dans le temps il est possible d’identifier de nombreux épisodes de guerre bactériologique même si ceux-ci étaient le plus souvent d’ordre empirique. L’exemple le plus connu reste la grande épidémie de peste de 1347, propageant la maladie dans toute l’Europe, y tuant le quart de la population. Mais il a existé des modèles très au point dont l’exemple type reste l’unité 731 pendant la guerre de Mandchourie.

Depuis les progrès scientifiques sur les bactéries, les virus, les parasites, leurs toxines ont permis à l’OMS en 1969 de proposer une définition qui reste valable : "l’arme biologique consiste dans l’utilisation à des fins militaires ou terroristes d’organismes vivants ou de leur toxines pour provoquer la mort ou des dommages chez l’homme, les animaux domestiques ou les récoltes"

Il convient maintenant de se placer du coté de celui qui veut produire une arme, d’envisager les questions qui se posent à lui et de savoir comment il les résout. En premier lieu et du fait de la dangerosité des agents il lui faut des laboratoires adaptés. Ensuite il doit choisir un agent efficace dans un panel d’agents pathogènes pour l’homme, l’animal, les plantes. Puis il doit produire son agent en quantité, il s’agit là d’une étape industrielle qui pose immédiatement la question du stockage qui s’avère complexe pour les organismes vivants. On passe ensuite aux préoccupations militaires : comment disséminer l’agent tout en protégeant ses personnels. Enfin en ce qui concerne l’agressé il veut se protéger de l’arme et va donc mettre en œuvre des contre-mesures de détection et de protection des ses personnels.

Mais qu’en est-il actuellement ? Les instances internationales se sont penchées sur la question définissant deux données fondamentales différenciant le risque biologique de la menace. Leur réflexion a conduit en 1972 à l’élaboration d’une Convention d’Interdiction des Armes Biologiques et la mise en place de contrôles. Mais tous les pays recensés par l’ONU n’ont pas signés la convention. Il faut souligner en France la mise en place du plan Biotox intégré dans les autres plans de crise ( Piratox, Piratome, Piranet, Variole, Grippe…)