La Bretagne a connu de nombreuses migrations à l’intérieur du territoire français, mais aussi vers l’étranger. Les départs vers l’Amérique et le Canada sont les plus connus.
Moins connue, la migration vers le Périgord entre les deux guerres se distingue des autres formes d’exil. D’abord, elle est organisée par l’Office Central de Landerneau qui veut trouver une région d’implantation pour des familles bretonnes trop à l’étroit sur leurs terres en Finistère. Les responsables de l’Office ont prospecté pour trouver des terres libres et c’est la Dordogne puis le Lot-et-Garonne qui ont accepté d’accueillir des Bretons. Ensuite, les départs sont groupés et les familles constituent des convois : 5, 10, 15 familles d’un même secteur géographique partent en même temps. C’est en 1921 qu’a lieu le départ du premier convoi qui se déplace accompagné d’un pilote, un prêtre. Après 1925, les départs sont plus libres et les migrants trouvent à leur arrivée l’aide des premiers arrivés.
La migration, ralentie pendant la guerre 1939-45, se poursuit jusque vers 1954. On estime que 2500 familles, soit environ 15 000 personnes de Basse-Bretagne se sont implantées là-bas. La population bretonne émigrée a fait souche dans le Sud-Ouest où les noms bretons sont fréquents.
Après avoir dépouillé une très grande documentation sur le sujet, Anne Guillou a rédigé un roman « Terre de promesses » mettant en scène une famille de fermiers qui part de Guimiliau en 1926 et s’installe dans le Sud de la Dordogne. À travers ces figures, tous les aspects de la transplantation, les douleurs de la rupture avec le pays natal, les difficultés d’intégration dans un « pays » étranger sont évoqués.

Compte-rendu résumé par Anne-Marie

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