On nous cache la vérité sur les combats qui sapent notre industrie. Travestir les reculs en victoires, c’est mentir Accuser la finance, c’est se dérober. Suggérer que la France peut céder le contrôle de la production de biens sans en souffrir, c’est tromper. Or cette guerre de l’industrie, avertit Loïk Le Floch-Prigent, la France est tout près de la perdre. Parce que ses dirigeants ne l’ont pas livrée.

Au grand jour, ils proclament la mobilisation générale. En coulisse, ils désarment et hissent le drapeau blanc. Pour l’ancien président de Rhône-Poulenc, d’Elf, de Gaz de France et de la SNCF, il faut cesser ce pitoyable double jeu. Revenant sur l’histoire de l’industrie française, ponctuée de réussites, de faillites, de redressements et de rechutes, Loïk Le Floch-Prigent rappelle nos fleurons disparus : Pechiney, Compagnie Générale d’Electricité, Arcelor, Comptoirs Lyon-Alemand, Rhône-Poulenc.

Il diagnostique les errements stratégiques des états-majors. Mais la casse se poursuit. En atteste le sort d’Alstom, des Ciments Lafarge, d’Alcatel. Partout s’étendent les friches industrielles. Nos créateurs, ingénieurs et techniciens sont obligés de chercher leur salut hors de nos frontières. Et pourtant, cette guerre de l’industrie, la France peut la gagner. Loïk Le Floch-Prigent explique à quelles conditions et selon quels modèles.

Sur la foi de son expérience, mais aussi des témoignages recueillis auprès d’industriels courageux qui, malgré l’hégémonie américaine et les bas salaires des pays émergents, portent haut nos couleurs. Chacun de ces grands ou petits patrons, connus ou méconnus, indique ses stratégies et solutions gagnantes. En effet, à condition de s’affranchir de l’obscurantisme administratif, la France dispose de suffisamment de ressources - compétences, détermination, audace et goût du risque - pour réussir le ressaisissement tant attendu.

"La France est une Californie qui s’ignore." Assez de promesses sans frais ! Seule l’exemplarité est digne de foi.

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