Vulnérabilité des « personnes en situation de handicap », vulnérabilité des « personnes âgées », vulnérabilité des « jeunes enfants », vulnérabilité des « jeunes en situation de précarité »,... : depuis quelques années, les « publics » susceptibles de relever de la catégorie de vulnérabilité semblent se multiplier si l’on se fie aux articles des chercheurs, mais aussi aux discours de certains de nos décideurs publics .

Le thème de la vulnérabilité bénéficie quant à lui d’un intérêt grandissant au sein de notre société (multiplication, et même profusion d’articles, de livres, de recherches, de colloques et débats, de cours, de lieux institutionnels de réflexion sur ce thème...). Faut-il s’en féliciter, ou bien s’en inquiéter ? On ne peut probablement que s’en féliciter si, au bout du compte, les personnes dites « vulnérables » bénéficient en retour d’aides et d’accompagnements meilleurs qu’auparavant et davantage adaptés à leur situation. On doit peut-être, en revanche, s’en inquiéter si, parfois, la préoccupation pour la vulnérabilité d’autrui s’avère contre-productive.

Pour se faire sa propre idée à ce sujet trois philosophies peuvent être mobilisées : celles de Sartre, Lévinas, et Ricoeur. Leurs approches du thème de la vulnérabilité sont fort éclairantes et peuvent être l’occasion de poser quelques questions basiques : que pouvons-nous savoir concernant l’ « Homme vulnérable » ? Quelle attitude devons-nous avoir à son égard ? Que pouvons-nous espérer, au sein de la société, si la vulnérabilité s’avère être une des caractéristiques de chacun d’entre nous à un moment ou un autre de la vie ? Ces trois questions peuvent être rassemblées autour d’une seule : qu’est-ce que l’Homme vulnérable ?

synthèse proposée par le conférencier