L’autorité est en crise aujourd’hui, d’une crise générale et profonde. Elle touche la famille, l’école, la société, la politique.

La crise est manifeste, en particulier, dans le domaine de l’éducation. L’autorité est nécessaire dans la famille et à l’école – sans elle, pas d’éducation – mais elle s’oppose aux aspirations légitimes de la jeunesse contemporaine à plus de liberté.

Comment comprendre des exigences en apparence si opposées ? L’autorité peut-elle produire autre chose que l’obéissance et la soumission qu’elle exigeait hier sans discussion ? Peut-elle s’exercer au contraire pour favoriser l’émergence de l’autonomie des citoyens de demain ?

La crise est manifeste également dans le domaine social et politique. Toute autorité suppose en effet une certaine hiérarchie et l’obéissance qui va avec. Or les idées dominantes et les modes de vie de nos sociétés mettent en avant la liberté et l’égalité. Si bien que l’idée même d’autorité vient heurter de plein fouet nos façons d’être et de vivre. Comment alors concevoir cette notion ? Est-elle politiquement obsolète ou peut-elle encore avoir un sens ?

Toutes ces difficultés contemporaines soulèvent plusieurs questions que j’aborderai successivement au cours de la conférence :
D’abord, qu’est-ce exactement que l’autorité ? De quoi parle-t-on ? Comment la concevoir ? Faut-il la distinguer, et si oui comment, du pouvoir et de la domination ?
Ensuite, pourquoi cette crise ? D’où vient-elle ? Est-ce une crise récente qui aurait tout-au-plus une cinquantaine d’années ou bien faut-il remonter encore plus loin dans le temps pour comprendre ses origines et sa nature ?

Enfin, au terme de ce parcours, si l’autorité a été correctement définie et si les origines de la crise ont été bien caractérisées, il restera à se demander : peut-on lui redonner un sens aujourd’hui ? Peut-elle retrouver sa place et sa force dans nos sociétés ?

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