Il est peu courant qu’un père doive sa gloire posthume à un fils dont la brève existence était passée totalement inaperçue.

Durant sa vie (1793-1875) Edouard Corbière accumula les succès tant sur mer que sur terre où il fut tour à tour journaliste, polémiste (La Guêpe à Brest, la Nacelle à Rouen), romancier maritime (Le Négrier), homme d’affaire et d’entreprise (il créa notamment la liaison maritime Le Havre-Morlaix).

Son fils, Tristan (1845-1875) aurait voulu prendre la relève de son père sur mer et surtout sur terre (romancier). Sa mauvaise santé l’en empêcha. Il se vit condamné à une existence d’exilé solitaire, à Roscoff le plus souvent, se résignant à n’être que poète.

Inconnu, c’est à compte d’auteur qu’il dut faire publier son unique recueil : Les Amours Jaunes. Or, c’est ce recueil qui, redécouvert quelques années après sa mort, lui vaudra une reconnaissance bien tardive : Paul Verlaine le célébra dans ses Poètes Maudits à côté de Rimbaud et de Mallarmé.

Dès lors, sa réputation ne cessera de croître : admiré par Apollinaire et les Surréalistes, il fait aujourd’hui partie des plus grands poètes français.

La conférence sur la conquête des pôles initialement prévue à cette date est repoussée à janvier, notre conférencier étant retenu par des obligations professionnelles.