Jean Jaurès par Bernard Poignant Historien

Jean Jaurès est mort il y a cent ans. Il a été haï de beaucoup. Aujourd’hui il est respecté de tous et appartient à notre patrimoine historique, comme Georges Clémenceau et Charles de Gaulle.

Assassiné en 1914, son assassin acquitté en 1919, son entrée au Panthéon contestée en 1924, il est pourtant revendiqué par tous un siècle plus tard...

Défenseur des ouvriers dans l’industrie naissante, républicain quand il y avait encore des monarchistes, partisan de l’abolition de la peine de mort et de la séparation de l’Eglise et de l’Etat au nom de la laïcité, convaincu de l’innocence du capitaine Dreyfus, avocat du droit de vote des femmes, opposé au service militaire de trois ans, militant de la paix jusqu’à y laisser sa vie, cet agrégé de philosophie n’était pas à priori destiné à la politique. Il s’y est jeté tout entier.

Ses combats d’hier étaient source de conflits et de polémiques. Ils font aujourd’hui consensus dans la société. C’est tout le paradoxe et tous l’intérêt de cet homme de passion.