Dans la droite ligne de la conférence du 22 janvier dernier (1) Jean-Pierre Rehault, professeur à l’UBO a traité mardi 12 mars des « "causes et origines générales de la désertification en Afrique du Sud du Sahara" ». Et notamment au Burkina-Fasso, pays dans lequel, il a engagé avec une association (Baobab29) (2) plusieurs projets notamment dans la province du Sanguié.

Alors qu’il pleut presqu’autant que chez nous dans le Sahel _ dans une période s’étendant de fin mars à fin septembre pour les meilleures années _ plusieurs facteurs expliquent la désertification de ces régions qui connut la fertilité cela fait de nombreux siècles. Dans le désordre et en bref, on citera la chasse intensive (avec les feux de brousse dans la savane), la difficulté à féoder des efforts (remembrement, problèmes fonciers), la plantation d’arbres comme les eucalyptus qui acidifient le sol pendant deux décennies, etc, etc...

« "Le processus de désertification est lié à l’activité humaine. Et pourtant ces contrées possèdent deux atouts importants : le sol... et l’eau !" »
Au sud du Sahara, la présence de cette denrée peut surprendre :« "le gros problème est de la conserver et de la faire fructifier." » C’est dans ce domaine que portent tous les efforts, tous les soutiens aux populations autochtones.
L’essentiel est donc d’éviter le ruissellement, de conserver cette eau de pluie de l’été afin d’éviter d’aller chercher (et boire) de l’eau qui croupit dans une mare et qui « "fait mal au ventre (sic)". »

Conserver l’eau

Ainsi cette eau récupérée dans des puits ainsi que conservée grâce à des barrages ou à des ouvrages beaucoup plus modestes en "demi-lune" (qui doublent la récolte d’une année sur l’autre), grâce à des alignements rocheux sur les terrains en pente, permet en particulier de planter notamment une herbe (le vétivier) : « "très touffu, solide et parfaitement fixé au sol et qui ressemble à l’herbe de la Pampa" » (3) mais aussi des arbres fruitiers (les manguiers produisent dès la 3eme année), des acacias, des arachides, des céréales etc. Avec le soutien de mécènes comme la Fondation Rocher (10 000 euros pour acheter quelque 100 000 arbustes), de nombreux pépiniéristes locaux permettent de planter et de fertiliser.
« "Sans surtout oublier de protéger ces plantations de l’appétit des animaux qui trouvent dans ces arbustes fort tendres une alimentation de première choix. »" Protection vis à vis des animaux mais aussi du vent.

Le pire n’est donc pas inéluctable. Dans cette province du Sanguié, du nom du mont qui domine la région, de nombreuses associations créent, en dehors du soutien financier aux paysans, des initiatives comme des jardins pédagogiques, des conseils agronomiques...
Tout est en marche... Les idées, les bonne volontés ne manquent pas. Les mauvaises pratiques, hélas, non plus. Un exemple, un seul exemple.
Pourquoi dans une région bénéficiant du bienfait d’un ensoleillement abondant, l’énergie solaire n’existe-t’elle pas ? La belle question que voilà !!!

« "Le soleil est abondant, les panneaux existent, les monteurs aussi. Ces panneaux peuvent servir pour recharger les portables, assurer la maintenance des clôtures électriques, des centraux téléphoniques mais..."

Mais :

"Hélas, ils sont volés ou détruits par des vandales. Il faut surveiller en permanence.."


Cruel constat alors que cette énergie solaire pourrait et devrait constituer un atout de premier plan..

Michel LE NÉEL

Avec de nombreux efforts, la vie reprend tout doucement dans le Sahel

Légende de la photo : grâce à de nombreux efforts, une certaine vie essaie de repartir au Sahel.

1) "Souveraineté « alimentaire" » avec Bernard Jouan qui traitait notamment du Mali.

2) Association Baobab29 : baobab29burkina@gmail.com, aerehault@hotmail.fr

3) Le Vétiver zizanioïde, considéré comme la "rolls-royce" des plantes capables de lutter contre l’érosion constitue un réel "clou végétal" et une véritable éponge souterraine.

Portfolio

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