Très (trop ?) pointue, la conférence proposée mardi 19 février par l’UTL en Iroise ! Avec au pupitre, Sonia de Puineuf, Docteur émérite en Art et en Histoire... Et en histoire de l’art ! Peut-être (sans doute ?) cette présentation a-t’elle pu décontenancer l’auditoire ou tout au moins certaines personnes qui auraient souhaité avoir un regard plus global sur l’une des plus belles villes du monde. Et dont le centre historique se trouve inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992...
Avec l’Histoire au service de l’Art, elle a pu, en tout cas, faire cohabiter_ en quelques traits _ les rois et les empereurs avec l’architecture, la peinture et les richesses d’une cité qui se voulait l’égal de Rome et qui fut capitale du Royaume de Bohème, du Saint-Empire romain germanique avant d’être celle de la Tchécoslovaquie puis, enfin, de la République Tchèque (1993, séparation avec la Slovaquie).

Charles IV. Son nom a été donné au principal pont qui enjambe la Vitava (Moldau en allemand) et qui relie la ville bourgeoise au quartier du Château. Monarque éclairé ayant vécu plusieurs années à Paris, il sera roi puis empereur pendant plus de trois décennies entre 1346 et 1378. Avec notamment la construction (ou plutôt le début de celle-ci puisqu’elle ne sera totalement terminée qu’au 20eme siècle !) de la Cathédrale Saint-Guy, Saint-Venceslas et Saint-Adalbert. C’est d’ailleurs un architecte français (Mathieu d’Arras) qui débutera des travaux continués à sa mort par Petr Parler. En son sein, cette magnifique construction permet de découvrir de très nombreux portraits et peintures.

Rodolphe II (1552-1612) du Saint-Empire. Ce petit fils de Charles-Quint préférait largement les choses de l’esprit aux gloires du règne et des conquêtes. Il fit preuve d’une constante passion pour l’alchimie, l’horlogerie, la peinture avec des tableaux très rares comme "la mort d’Hercule" et "l’origine de la Voix lactée". En constante recherche de la pierre philosophale et de l’Élixir de Jouvence, il crut avoir découvert ce dernier lorsqu’on le mit face à face à travers un faux miroir avec un boulanger qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Avec de nombreuses années en moins ! Miroir, mon beau miroir... C’est également lui qui déplaça la capitale de ce qui était encore l’Empire austro-hongrois de Vienne à Prague...

Le vingtième siècle. Devenu Tchécoslovaque en 1918 puis République Tchèque après la séparation avec la Slovaquie, le pays continua et continue de se baigner dans l’art grâce à des artistes comme Alfons Mucha, Josef Gocar et tant d’autres plus récents.
Ainsi le centre historique de Prague renferme quelques joyaux comme le Théatre national, la Maison municipale (près de la Tour poudrière), la Maison à la Vierge noire, l’Horloge astronomique, etc.. Au siècle dernier, ce fut aussi l’apparition du cubisme, du surréalisme, du fonctionnalisme.

Mais si Prague s’appuie sur un passé "vertigineux" (un "dictionnaire d’architecture !" de beautés artistiques, grâce essentiellement à des hommes politiques éclairés, la ville tchèque ne se repose pas sur son seul vécu. En témoignent notamment une construction très, très originale, oeuvre de l’architecte américano-canadien Franck Gehry : "la maison dansante" et aussi un projet qui peine à voir le jour : la future bibliothèque nationale rêvée par Yann Kapriski. Avec beaucoup d’audace !
Pour tous ces joyaux, la ville tchèque mérite plus qu’un détour : une longue visite pour découvrir les trésors extérieurs et intérieurs de cette ville aux mille tours et aux milles clochers !

Michel LE NÉEL