La souveraineté alimentaire, un défi pour le vingt et unième siècle

par Bernard Jouan, ancien directeur de recherche à l’INRA

Notre planète compte actuellement sept milliards d’habitants. Un milliard d’entre eux ne mangent pas à leur faim. On évalue à vingt cinq mille par jour les morts par famine.

A l’horizon 2050, on prévoit 9 milliards d’habitants avec en particulier un doublement pour le continent africain qui passerait de un à deux milliards d’habitants.

Les ressources et les besoins alimentaires sont très inégalement répartis. Les pays du Nord s’en sortiront toujours, les pays du Sud doivent doubler voire tripler leur production, en particulier ceux d’Afrique. L’impératif est d’améliorer et de diversifier les productions vivrières, tout en permettant un développement durable de la planète.

Il y a des raisons d’espérer, mais il faut une prise de conscience du défi, des changements dans la gouvernance du monde, et aussi des changements dans nos propres comportements quotidiens.

La pomme de terre pourrait être un atout. C’est la quatrième production vivrière mondiale. Elle a "sauvé" de la famine les pays du Nord et pourrait jouer un rôle beaucoup plus important, alimentaire et économique au Sud. La pomme de terre est la culture qui produit le plus de matière nutritive par jour d’occupation des sols. Cela la rend intéressante en jours de travail et consommation d’eau.

Mais de nombreux problèmes sont à résoudre : la formation des agriculteurs, la production des semences, la conservation et la valorisation des tubercules.
Des actions de soutien permanentes seront nécessaires.