Le 7 Février 2012

LA CRISE FINANCIERE, UNE CRISE TOTALE ? par Laurent LAOT, professeur à l’UBO

1. Afin de chercher à mieux comprendre la situation dite de "crise", et répondre à la question posée, il est d’abord nécessaire de prendre de la distance, c’est-à-dire ne pas rester le nez dans le guidon. Ce qui veut dire, penser tout à la fois "historique" (donc faire de l’histoire, -mettre la crise en perspective historique) et "global" (donc, ne pas regarder seulement "ici", mais aussi "là-bas", -ni uniquement "financier", ou seulement "économique", mais toute la vie en société).
2. Cela étant, par rapport à la situation actuelle dite de "crise", il faudra se risquer à porter un diagnostic. Celui-ci consistera à articuler plusieurs éléments de constats. Primo, la crise s’est déployée sur fond de mondialisation combinée avec une sophistication des affaires provenant tant de la mise en oeuvre des nouvelles techniques d’information et de communication que d’un appel intense à des "modèles" hyper mathématisés, - en matière financière notamment. Secundo, la crise traduit un engrenage de "déraison" en économie, dont la source déterminante se trouve dans le déploiement d’un libéralisme économique devenu de plus en plus "débridé". Pour le coup, il y aura à indiquer des tenants et des aboutissants du fait que la crise a bel et bien son point décisif d’enracinement dans le vecteur financier des affaires. Tout en suggérant en plus comment la réalité de cette crise est globale et même totale. Car elle comporte des implications dans tous les vecteurs constitutifs de l’économie dite (curieusement, pour le coup) "réelle". Et, de plus, elle est lourde d’implications dans le social et l’écologique, ainsi que dans le culturel (= ce que nous avons dans la tête, - entre autre, chez certains : la peur, l’angoisse) et, bien sûr, le politque (y compris, sur ce point, en termes de tendances éventuelles à désigner des "boucs émissaires")...
3. Après quoi, on trouvera la question : où en est-on / où va-t-on ? , en s’interrogeant sur les perspectives qui se présentent à l’horizon. Sous cet angle, on observera d’abord le traitement des urgences dans le moment  : ce qu’il "fallait" faire ; ce qui a été fait ; ce qui en résulte (dont la question des "dettes publiques", dites "souveraines"). Ensuite, on se préoccupera du long terme, et par ce biais, du structurel, avec la question des conditions à remplir, de mon point de vue, pour "plus jamais çà...".

Laurent LAOT.